Article du carnet de bord

Kassel, Documenta 13 - Francfort, Museum Fest - Karlsruhe

documenta à Kassel

En Allemagne, nous avons fait un beau voyage !

Mais avec en plus un goût d’aventure : trains, gares, hôtels divers, ont rythmé ce périple !

Première étape, Francfort : la Fête des musées permet de pousser la porte de tous les musées de la ville –et ils sont nombreux–, dans une ambiance bon enfant de kermesse le long des rives du Main, avec saucisses, bière, et concerts en tous genres. Nous avons retrouvé l’œuvre de Jeff Koons déjà rencontrée à Bâle au printemps, avec deux expositions, la peinture dans un musée, la sculpture dans un autre musée où les pièces de l’artiste s’épanouissaient en correspondance avec les pièces anciennes des collections de sculpture de l’antiquité à l’époque moderne. L’occasion aussi de découvrir des musées à l’architecture soignée (Musée des arts appliqués, de Richard Meier), des collections étonnantes (Museum für Moderne Kunst) et des artistes allemands contemporains (par exemple la photographie allemande avec les Blume ou Thomas Ruff).

Beaucoup de monde dans les salles d’exposition (nous avons été frappés par le nombre d’handicapés et de familles avec de jeunes enfants), qui témoigne de l’accueil et de l’attention portée aux différents publics par les institutions muséales.

 Nous étions prêts après Francfort à affronter la documenta de Kassel . Il faut dire que pour cette édition, les organisateurs avaient vu grand ; ceux qui ont connu une des éditions précédentes ont été surpris par l’ampleur de la manifestation, dispersée, outre les espaces habituels d’exposition, dans le parc de l’Orangerie, les musées et des lieux improbables dans toute la ville. Les files d’attente pour visiter certaines pièces contraignent le spectateur à conserver un rythme effréné pour tenter –en vain – de voir l’essentiel. De grandes émotions avec des artistes confirmés (William Kentridge dont certains avaient vu le spectacle La négation du temps à Avignon, Giorgio Morandi, Gustav Metzger, Giuseppe Penone, Alighiero Boetti…) ou en voie de l’être (Anri Sala et son horloge étonnante, Kader Attia et sa collection d’objets en une installation émouvante).

 Mais aussi pas mal d’interrogations, comme cette création en « réalité augmentée » visible sur un I-pod mis à disposition après une heure d’attente, ou encore cette pièce du danois Mathias Faldbakken dont le travail consiste à renverser des étagères de livres dans les bibliothèques. Certaines œuvres ne sont abordables qu’après la lecture du texte d’accompagnement – et la plupart de nos voyageurs ailés finissaient par renoncer au déchiffrage des textes en allemand ou en anglais, tout en regrettant de ne pas avoir fait plus d’effort dans l’apprentissage des langues !

Le ZKM (Zentrum für Kunst und Medien) de Karlsruhe que nous avons visité avant de quitter l’Allemagne nous a agréablement divertis pour nous faire oublier un peu la fatigue accumulée ; l’exposition SoundArt, le son commemedium de l’art, présentait des pièces sonores, musicales et visuelles, interactives et ludiques pour la plupart ; il est toujours réjouissant de retrouver une grande sculpture accumulant des écrans de télévision de Nam June Paik, de se promener muni d’un casque audio dans un environnement de Christina Kubisch, de retrouver des traces de performances de Josef Beuys ou de John Cage…
 

Le bâtiment du ZKM, halle industrielle reconvertie en espace culturel, comporte en outre un Centre d’art contemporain et une galerie d’art municipale vouée aussi à l’art actuel ; le musée de Karlsruhe offre une belle collection d’art allemand (de Cranach à Feuerbach ou Füssli) et européen (Rubens, Rembrandt, Poussin…) et présente dans son annexe de l’Orangerie des œuvres contemporaines remarquables (Walter Stöhrer, G. Richter, Baselitz, Fontana, Tapiès…).

C’est sans doute Karlsruhe qui a fait le plus impression à notre groupe de voyageurs : nous imaginions une ville industrielle sans charme, nous avons découvert un grand intérêt pour l’art en général et une préoccupation exceptionnelle des collectivités publiques pour l’art contemporain, comme à Francfort ou à Kassel où ce souci était plus attendu : rendez-vous en Allemagne en 2017 pour la prochaine documenta !

Documenta 13

Crédits photos: 

© ass. Les ailes du désir

Tags: