Article du carnet de bord

Biennale de Lyon

Roy Ethridge, 'Louise blowing a bubble', 2011

Petit groupe, mais choisi ! A Lyon cette année, nous n’étions que sept à participer à la visite de la Biennale, un petit groupe d’horizons divers auquel s’est joint Vincent, notre jeune photographe poitevin "émigré"  à Lyon.

Dès l’arrivée à Lyon vendredi soir, quelques-unes se sont rendues à un vernissage à la Maison du Livre de l’image et du son de Villeurbanne, manifestation satellite de la Biennale dans le cadre de Résonance ; peu de visibilité des œuvres surtout sonores, mais l’occasion d’une jolie balade architecturale à travers le quartier « Gratte-ciel » de Villeurbanne jusqu’à la MLIS édifiée par Mario Botta en 1988.

Les différents lieux de la Biennale permettent en traversant Lyon de faire d’autres découvertes, comme l’aménagement du parking des Célestins par Buren. A Lyon aussi, la Biennale se développe et donne naissance à des manifestations satellites (Veduta, Résonance) ou parallèles, comme l’extension lyonnaise du Palais de Tokyo dans un hall voisin de la Sucrière.

 

 

En deux ans la ville change, le quartier de Confluences prend forme, la Biennale évolue aussi, avec pour cette édition un thème défini par le commissaire invité, l’islandais Gunnar B. Kvaran, le récit. La Sucrière, lieu principal d’expositions, devient plus « chic » et s’habille de street art avec une façade d’un jeune artiste brésilien, Paulo Nimer Pjota. Quant au « contenu », nous avions beaucoup d’espoir en arrivant, sachant que la plupart des œuvres présentées émanait de jeunes artistes, trentenaires pour la plupart. Quelques peintures au contenu politiquement engagé, celles d’Erro ou celles d’un jeune brésilien, Thiago Martins de Melo. Beaucoup d’installations, quelquefois amusantes, souvent en référence aux travaux de leurs ainés. Mais les artistes confirmés ont intéressé nos amateurs, à commencer par Yoko Ono, toujours généreuse et proposant au spectateur de contribuer à l’œuvre en train de se faire, My Mummy was beautiful.

Deuxième lieu emblématique de la Biennale, le Musée d’art contemporain où l’on retrouvait Paulo Nimer Pjota avec un ensemble de peintures sur tôle ; d’autres installations, dont une grande pièce de Matthew Barney : un long métrage vidéo avec Bjork en guest star, une sculpture et un ensemble de dessins. Autre installation qui a beaucoup intéressé nos amateurs, celle de Lili Reynaud-Dewar, d’origine rochelaise, et que certains ont connue lorsqu’elle était enfant ; ou encore un ensemble d’œuvres « de jeunesse » de Robert Gober, ses petites maisons souvenirs d’enfance.

La Fondation Bullukian, place Bellecour, a ouvert son espace aux photographies de Roe Ethridge, qui a réalisé les images de la campagne de communication de la Biennale, et à une autre pièce de Yoko Ono, Summer Dream qui pouvait être la suite ou le commencement de My Mummy was beautiful.

La Chaufferie de l’Antiquaille, près du Théâtre antique de Lyon, accueille deux œuvres de Zhang Ding, jeune artiste chinois (né en 1980) déjà célèbre : l’une est une pièce sonore, l’autre s’inspire d’une recette de cuisine chinoise. A proximité, l’église Saint-Just présente une imposante maquette d’un navire du 18ème siècle à l’intérieur duquel on découvre à la place des esclaves, des poupées Barbie : une œuvre majeure de Tom Sachs, Barbie Slave Ship.

Le thème abordé par cette Biennale était-il proposé ou imposé ? Constituait-il vraiment une ouverture pour les artistes ou les a-t-il au contraire enfermés dans un langage formel et référencé ? C’est la question qui se pose à l’issue d’un week-end certes trop court pour épuiser tous les récits et les histoires suggérées.