Vitrine

La Vitrine botanique de Julie Monnet

Période: 

Eté 2017

Double événement lundi 26 juin en centre-ville de Poitiers à l’occasion du vernissage des installations de Julie MONNET dans la Vitrine des Ailes et à l’Arcuterie.

C’était en effet la reprise de l’activité de La Vitrine des Ailes, après plusieurs mois d’interruption pour travaux. Ce n’est pas fini, la rue Jean-Alexandre est en ce moment complètement défoncée pour travaux aussi, mais avec le sobre travail de Julie, la Vitrine amène une touche de sérénité dans cet univers brutal !

C’est aussi la dernière manifestation de l’Arcuterie : après cinq années à faire découvrir des artistes dont pour la plupart les poitevins ne connaissent pas le travail, Philippe Untersteller tire le rideau et met fin à cette belle aventure. Nostalgie renforcée par l’accrochage actuel : il faut admettre que les collaborations entre la Vitrine et l’Arcuterie par des présentations concomitantes (comme avec Julie Monnet) ou successives (Gilles Fromonteil, Marc Deneyer, Mateo Clausse…) ont contribué à servir le travail des artistes.

  C’est donc Julie MONNET qui a carte blanche cet été dans les deux vitrines ; originaire d’Avignon, cette jeune artiste vit et travaille à Poitiers, et enseigne aux Beaux-arts/École d’arts plastiques de Poitiers : sa relation à la nature donne à son travail son apparente simplicité et sa rigueur formelle : ses estampes résultent d’empreintes qu’elle prend directement sur l’écorce des arbres et qu’elle imprime à l’encre noire ; les grands papiers qu’elle expose témoignent à la fois de l’implication de l’artiste et de la maîtrise  du geste quand elle embrasse le tronc de l’arbre pour en tirer une empreinte lisible, et de la finesse, de la délicatesse dans le souci du détail pour réaliser l’impression. Il en résulte une représentation chargée de valeurs symboliques plus ou moins secrètes ou mystérieuses, qui reste légère et transparente ;  devant l’Arcuterie où sont accrochées un ensemble de ces images, le passant se sent attiré par cette esquisse de forêt sombre, abstraite et en même temps douce et tranquille, rassurante, voire  enchantée ;  sans doute parce que les gravures révèlent aussi l’identité de chacun des arbres de manière tendre, sensible et subtile ; noirs profonds sous une  lourde pression, traces éthérées, rendent perceptible le dialogue instauré entre le geste caressant de l’artiste et le poids de l’histoire de l’écorce : Dresser l’inventaire pour redresser la mémoire. Notes de l’environnement, dessins répertoires, accumulation des souvenirs et des contours. S’installer partout, passer des heures. Définir un paysage, en toucher le profond, en sentir les reliefs, en toucher la lumière du fond de la rétine. Infuser les lieux, imprégner le maintenant d’ici. (Florie Adda, 2015)

Dans la Vitrine, le travail de Julie sera exposé tout l’été, jusqu’à fin septembre ; les gravures seront décrochées auparavant à l’Arcuterie,  pour cause de cessation d’activité, mais y resteront visibles au moins jusqu’à fin juillet.